Le journal L’Express-L’expansion rappelle la dangerosité des drones suite à l’attentat contre le Président Maduro au Venezuela et au survol du fort de Brégançon où réside le Président Macron en vacances.
Deux explosions, sept militaires blessés. Samedi au Venezuela, deux drones chargés d’un kilo de C4 chacun ont explosé dans le centre de Caracas alors qu’ils survolaient une parade militaire présidée par le chef de l’Etat vénézuélien Nicolas Maduro. Selon les autorités, le président, indemne, était la cible de cet attentat raté. Dimanche, le ministre de l’Intérieur Nestor Reverol indiquait que six hommes avaient été arrêtés.
Et pour cause, une fois armés, ces petits engins ont un avantage tactique non-négligeable : la plupart peuvent voler suffisamment bas pour éviter les technologies de détections actuelles. Et même un petit drone ne transportant qu’une quantité limitée d’explosifs est théoriquement capable d’endommager un avion en plein vol, particulièrement s’il lui fonce dessus au décollage ou à l’atterrissage.
Les drones plus puissants, probablement utilisés par les Houthis, mais aussi par l’organisation terroriste États Islamique, sont capables de soulever jusqu’à 2 ou 3 kilos, voler à plus de 150 kilomètres/heure et avoir une portée de 600 kilomètres. De véritables robots volants dont certaines peuvent être programmés pour s’introduire dans des zones sensibles sans l’aide d’un pilote humain.
Le problème est que les défenses anti-drones sont loin d’être parfaites. La sécurité aéroportuaire, notamment, se concentre principalement sur les menaces représentées par les personnes ayant accès aux installations, à savoir les passagers et le personnel, et sur les marchandises et les bagages. Les aéroports ne sont pas conçus, à l’origine, pour se protéger d’attaques de petits objets volant à basse altitude.
Surveillance, brouillage et… Rapaces
« Une option serait de positionner des drones de sécurité au-dessus des aéroports, avec une surveillance constante vers le bas, propose Bernard Hudson, toujours dans le Washington Post. L’autre serait éventuellement d’obliger tous les drones à se connecter aux réseaux cellulaires, ce qui permettrait au moins d’identifier les pilotes amateurs non-malveillants et d’empêcher tout risque de collision. »
Quant à la protection d’une manifestation publique ou d’un chef d’État, le problème est encore plus complexe. Au Venezuela, le ministre de l’Intérieur Nestor Reverol a indiqué que l’attaque avait été menée à l’aide de deux drones. Le premier a explosé contre un bâtiment situé non loin du lieu où se déroulait la parade, et le deuxième a survolé la tribune présidentielle avant d’être brouillé par un dispositif de défense et d’exploser « hors du périmètre prévu ».
Ce type de dispositif de brouillage, qui n’a pas été détaillé, a déjà été évoqué par les autorités russes lors de la coupe du Monde 2018. En plus de zones d’exclusion aérienne autour des stades, des terrains d’entraînement et de certains hôtels – où n’importe quel objet volant étaient abattu à vue – les services russes avaient annoncé utiliser des unités capables d’effectuer un brouillage électronique. Selon les médias locaux, ce matériel miliaire top secret aurait déjà été mis en oeuvre en Syrie et dans l’est de l’Ukraine.
Au Japon, la police a lancé depuis 2015 une unité spécialisée dans l’interception de drones et constituée de drones… équipés de filets. Si l’annonce et la démonstration effectuée à l’époque n’ont pas manqué de faire leur effet, il n’est pas sûr que la méthode soit la plus efficace. Pas plus que l’utilisation de rapaces, mise en place notamment aux Pays-Bas, avant d’être abandonnée. La guerre des drones ne fait que commencer.